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ESSONNE
Les truffes sauvages réapparaissent.

Véronique Beaugrand | Publié le 15.05.2008

http://www.leparisien.fr/essonne/les-tr ... 501408.php

DES TRUFFES sauvages dans l'Essonne ? Qui l'eût cru ? Et pourtant, ce champignon, qui vaut une petite fortune, a été recensé à Etampes, dans plusieurs secteurs des Yvelines ainsi qu'à Paris dans le bois de Vincennes et dans l'Oise. Certes, il ne s'agit pas de la truffe du Périgord, véritable diamant noir, négocié sur les marchés au sud de la Loire à plus de 1 000 € le kilo.
Mais tout de même.

Ce champignon au parfum divin a été découvert dans le massif forestier de Rambouillet, mais aussi à Maule ou encore à Guerville (Yvelines) . Certains imputent son arrivée au réchauffement de la planète. « Le réchauffement climatique a déjà un impact sur la production de truffes, qui se déplace plus au nord et jusqu'à 1 000 m d'altitude, alors qu'elle se limitait auparavant à une altitude de 400 à 600 m », constatait Jean-Marc Olivier, chercheur de l'Inra à Bordeaux, lors d'un congrès au début de l'année.

Jean-Charles Savignac, président de la Fédération française des trufficulteurs (FFT), relativise : « Ce phénomène reste aujourd'hui anecdotique. Ce n'est pas la production du Périgord ou du Vaucluse. Ce sont 500 g par-ci par-là. »

Yves Gombert, mycologue et membre de l'Association des naturalistes des Yvelines (ANY), a vécu plusieurs expériences originales. « Au printemps 1999, un de mes voisins à Maule m'a apporté des champignons. A mon grand étonnement, j'ai découvert deux magnifiques truffes de 50 g chacune. Au total, dans son jardin planté de chênes et de noisetiers, une trentaine de truffes ont été trouvées en l'espace de quinze jours », raconte le spécialiste. Plus récemment, en 2006, l'expert a également identifié chez un particulier de Guerville ce champignon. « Toute la vallée de la Mauldre constitue un terrain propice avec ses coteaux ensoleillés aux terrains calcaires », souligne-t-il. Et les Yvelines ne sont pas une exception en région parisienne.

« C'est une résurgence, confie Jean-Charles Savignac. Adolphe Chatin, professeur de botanique en 1869, indiquait dans un recueil que des truffes noires avaient été trouvées dans les bois de Vincennes et de Meudon (Hauts-de-Seine), dans celui de Villetaneuse (Seine-Saint-Denis), à Vaux-sur-Seine, à Magny-les-Hameaux. Etampes comptait d'ailleurs six truffiers. »

Ce n'est pas la production du Périgord ou du Vaucluse, mais 500 g par-ci par-là. »

D'ici à ce que la culture truffière fasse sa réapparition en région parisienne, il n'y a qu'un pas. Certains producteurs, d'ailleurs, incitent les particuliers à se lancer dans leur propre production en commercialisant des plants truffiers. En Seine-et-Marne, un exploitant agricole a, depuis 1989, sa propre truffière, qui donne de véritables truffes de Bourgogne.

Le Parisien .