[NSchwab]

Bonjour,

Concernant cette espèce et ses cousines, je me suis demandé ce qui différenciait les Leccinellum des Leccinum.

Le genre Leccinellum a été crée en 2003 par Andreas Bresinsky et Manfred Binder pour y reclasser les Leccinum à pores jaunes et cuticule trichodermique (hyphes dressées irrégulières), l'espèce-type étant L. nigrescens, devenu depuis L. crocipodium. Selon CatalogueofLife, on y trouve maintenant une quinzaine d'espèces, dont, selon MycoDB, cinq sont plus ou moins courantes en France : brunneobadium, corsicum, crocipodium, lepidum et pseudoscabrum.

La caractérisation des Leccinellum donnée ci-dessus est tirée de la Wikipédia anglophone car je n'ai pas trouvé la publication originale en ligne. Nicolas @NSchwab pourra peut-être nous dire s'il y a d'autres différences. Je suppose notamment que les Leccinellum forment un clade.

Jplm

Malheureusement, la publication originelle n'est pas disponible en ligne. C'est toujours le problème des publications dans des journaux obscurs, ils sont difficiles à retrouver. MycoBank n'a pas la diagnose, ce qui le rend d'autant plus difficile à interpréter.
Ce qui est mis sur Wikipédia est tout à fait correct (pour l'Europe), mais cependant, peut ajouter que cela se traduit aussi par des chapeau plus aisément craquelés. Il faut toutefois ajouter que Leccinellum brunneobadium n'est pas une espèce reconnue, mais une forme foncée de L. pseudoscabrum. Encore une combinaison effectuée par le fameux Blanco-Dios
Je rappelle que le genre Leccinum est sujet à plusieurs interprétations, la première le conservant dans son ensemble et y ajoutant quelques espèces séquestrées et Boletus longicurvipes (celle de Kuo et Ortiz-Santana). D'autres auteurs le divise en plusieurs genres, de moindre taille. Les deux visions présentent leurs avantages et leurs inconvénients.

Division du genre Leccinum :
Leccinum talamancae

Leccinum longicurvipes

Chamonixia

Octaviania

Leccinum s.str. (L. aurantiacum, L. scabrum, L. holopus et L. vulpinum)

/viscosum (L. viscosum, L. violaceotinctum et L. quercophilum)
/albellum (L. albellum, L. tablense, ex-Rossbeevera et ex-Turmalinea)
/pseudoscabrum (L. crocipodium, L. pseudoscabrum, L. corsicum, L. lepidum et L. rugosiceps)

On pourrait envisager de tous les regrouper pour ne faire qu'un seul grand genre Leccinum, mais on acceptera donc une plus grande variabilité morphologique et génétique. Avec cette division (représentée par les espaces), on verrait l'émergence de (minimum) 6 genres, dont deux monospécifiques (pour l'instant).
En Europe, cela ne changerait que très peu de choses, avec seulement l'introduction du genre Leccinellum (4 espèces décrites, 1 à publier), avec la réhabilitation de Chamonixia et Octaviania. Dans le reste du monde, cela poserait plus de questions. Tout d'abord, le clade /viscosum n'est pas bien supporté dans les Leccinellum, il faudrait trouver une solution. Un autre problème serait de pouvoir différencier sur le plan morphologique les différents genres. Cela ne semble pas très compliqué, en vue des grandes différences entre ceux-ci.

[Jplm]

Merci Nicolas de ces précisions.

Afin de compléter ce sujet, voici un aperçu du biotope de cette espèce.

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C'était le 12/01/21, quelques jours après le précédent, au dessus de Lecci vers 250 m, une photo que mon "smartphone" a dû prendre tout seul comme ça arrive souvent. On y voit un bout de sentier caillouteux dans du maquis clair (peu arboré), avec des Lavandula stoechas, des Cistus salviifolius et en haut à droite, derrière un asphodèle, un Leccinum corsicum.

Que voici retourné (34 secondes entre les deux photos, c'est vous dire si je suis vif !) :

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Jplm