[Bastic]

Bonjour,

Un cortinaire.
Habitat : forêt mixte (hêtre, chêne, noisetier, sapin) en terrain acide parmi les myrtilles.
Chapeau : jusque 8.5 cm de diamètre. Sec, non visqueux. Fibrilleux sur certains exemplaires sur le bord. Assez pâle, beige crème, souvent plus pâle vers la marge, sans aucune trace violacée.
Lames : gris violacé sur jeunes exemplaires encore couvertes de cortine, puis brunissant , le côté des lames situé vers la marge restant gris violacé. Lames sans odeur particulière au froissement.
Pied : 7*1.9-2.8 cm. Sec. En massue plus ou moins marquée. Blanchâtre un peu violacé vers le haut, puis en descendant un peu, rapidement mêlé de brun orangé.
Chair : blanche et immuable. Quelques traces violacées dans l'extrême bas du pied. Ferme.
Odeur : présente mais faible, peut-être assez proche de fromage.
Saveur : douce, avec un léger goût pas très agréable après un temps en bouche.
Réactifs :
Potasse (photo 3): nettement orange sur la cuticule après quelques secondes, mais réaction beaucoup plus pâle sur la chair.
TL4 (photo 4) : jaunâtre orangé peu spectaculaire sur la cuticule.
Gaïac (photo 4) : nettement et assez rapidement bleu sur la chair.

Je propose Cortinarius xanthocephalus.
Merci à vous.

[Y.Courtieu]

Bonjour,

A première vue, je ne crois pas trop à C. xanthocephalus=C.diabolicus.
La cuticule n'est ni assez jaune ni assez ridée.

Peut-être du côté des variecolores, balteati ? Ceux qui réagissent en jaune à la potasse.

[Lepista]

peut-être patibilis

[Bastic]

Merci pour vos réponses Yves, Lepista.
Peut-être la météo sèche depuis quelques temps joue t'elle un mauvais tour ? Voilà comment je me suis orienté : Je suis parti avec la clef du GEPR dans les espèces à chapeau et pied non visqueux (absolument sec dans mon cas, sans signe de dessèchement extérieurs), à teintes bleues. Ayant supprimé, les espèces à pied avec anneau, ou nettement odorantes, je me retrouve dans la série des chapeaux sans bleu à lames bleues au moins sur les jeunes spécimens. C'est là où C xanthocepalus me parait le mieux correspondant.
Pour ce qui est de C. patibilis, je ne le vois nullement mentionné dans les manuels sous ma main...
Yves, aurais-tu une proposition d'espèces dans les groupes que tu cites ?

[Y.Courtieu]

Bonjour,

Il est malheureusement plus facile de dire pourquoi on ne retiendrait pas une espèce que de faire
une proposition qui tienne la route, surtout avec les Cortinaires.
Ici, il y a à la fois manque de bleu pour certains candidats et manque de jaune pour d'autres ?!

Toujours à première vue, des solutions comme C.largus lui-même, C.lebretonii ou C. nemorensis, ne me paraissent pas à exclure.
Maintenant je ne connais pas non plus C. patibilis proposé par Lepista. Pourquoi ne pas chercher des descriptions de cette
espèce sur internet ? Sur dix cortinaires présentés ici, je crois que huit en moyenne n'étaient pas décrits dans le GEPR
Dans la section "Patibiles", il y a C. variicolor, C. sobrius voir sur MycoDB par exemple.

Cordialement et bon courage : difficile de t'aider vraiment.

[Guillaume Eyssartier]

Il me semble qu'il s'agit de C. largus assez typiques ! La réaction faible à la potasse sur la chair est, entre autres, caractéristique.

[Y.Courtieu]

C'est bien ce qu'il me semblait, mais j'ignorais que la cuticule de largus pouvait devenir aussi orange à la potasse

[Bastic]

Merci à toi Yves pour ta réponse fouillée, ainsi qu'à Guillaume.

Il me semble qu'il s'agit de C. largus assez typiques ! La réaction faible à la potasse sur la chair est, entre autres, caractéristique.

C'est bien ce qu'il me semblait, mais j'ignorais que la cuticule de largus pouvait devenir aussi orange à la potasse

Plusieurs choses me semblent étonnantes pour cette proposition :
-La cuticule des champignons récoltés est totalement dénuée de tons violacés.
-Cuticule totalement sèche, non viscidule.
-La récolte réalisée en milieu acide, rapidement sableux en sous-sol (présence de bruyères et de myrtilles).
-La chair absolument blanche et non bleutée dans le chapeau, juste quelques traces violacées dans l'extrême bas du pied (plusieurs exemplaires testés).
-L'odeur est certes assez faible, mais non fruitée.

Ca fait beaucoup de choses tout de même, non ?

[Y.Courtieu]

Bonsoir,

Ils ont quand même bien une "tronche" de largus . M. Bon ne parle pas de chapeau viscidule
et si le temps est aussi sec chez toi que chez moi, ceci explique cela.
M. Bon parle aussi d'odeur nulle.
Pour le terrain, Marchand dit seulement "en général sur sol calcaire".
Quand aux teintes, le lilas que tout le monde évoque à propos de cette espèce est, d'après mon expérience,
moins visible par temps sec. La chair blanchit aussi à l'air.
Enfin, sur tes photos, il me semble en déceler tout de même.

Cordialement

[Bastic]

Merci Yves. Ce plaidoyer tient debout

Enfin, sur tes photos, il me semble en déceler tout de même.

Non, les photos sont trompeuses. Suivant la lumière, elles rendent parfois un peu de violet là où il n'y en a pas (ainsi dirait-on que la chair est violacée par endroit sans l'être vers le haut du pied), et n'en rendent pas là où il devrait y en avoir. (Je pense au violet qui était bien perceptible dans l'extrême bas du pied et qui est peu rendu).

Voilà encore quelques clichés.

[Linda]

Quand aux teintes, le lilas que tout le monde évoque à propos de cette espèce est, d'après mon expérience,
moins visible par temps sec. La chair blanchit aussi à l'air.
Enfin, sur tes photos, il me semble en déceler tout de même.

itou, je vois les mêmes teintes

[Guillaume Eyssartier]

Tout va bien pour C. largus... le chapeau était visqueux, certes peu, mais nettement (ce qui va très bien pour C. largus), comme en témoignent les débris organiques collés sur les chapeaux. Le fait qu'il pousse sur sol acide... pourquoi pas, après tout, du moment que ses arbres-hôtes sont présents.

[Bastic]

Merci pour ces explications Guillaume, je renomme Cortinarius largus.