À propos de Neoboletus erythropus et xanthopus
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Je me suis souvenu d'une discussion à propos de Indexfungorum.
Voici par exemple ce que me disait François Valade suite à une question sur la synonymie entre Calvatia cyathiformis et Calvatia fragilis :
Voici par exemple ce que me disait François Valade suite à une question sur la synonymie entre Calvatia cyathiformis et Calvatia fragilis :
Index Fungorum est le seul (comme bien souvent) à tout expliquer en ce qui concerne la nomenclature (les synonymies sont par contre à prendre avec de grosses pincettes mais ça n'est pas l'objet de cette base), il faut naviguer un peu de taxon en taxon.Dans une autre discussion sur Mycologia Europaea:
Régis Courtecuisse a écrit :d'une manière générale, l'Index Fungorum ne peut être crédité d'AUCUNE confiance, à AUCUN niveau (...).Bref... il faut toujours rester prudent avec Indexfungorum pour ces questions de synonymies.
Ceci dit, l'IF a l'immense mérite d'exister. Mais pour s'en servir (je le fais tous les jours car on y trouve quand même des quantités remarquables d'informations), et suite à des erreurs stratégiques de ses gestionnaires, il FAUT être capable de trier le bon grain de l'ivraie, cette dernière étant devenue particulièrement invasive et très largement dominante... Le chaos étant pratiquement total, le tri est très difficile et il ne peut plus être fait que par des mycologues très avertis des innombrables pièges qu'on peut y trouver (et cela nécessite aussi une solide culture nomenclaturale et bibliographique). Il ne faut donc EN AUCUN CAS considérer ce site comme une référence.
L'amanite phalloïde a mauvaise réputation.
C'est pourtant l'un des rares champignons qui soit capable d'abréger les souffrances des myopathes.
Pierre Desproges
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Pour discolor ça dépend des interprétations, on peut le voir synonymisé avec xanthopus sur l'INPN ou sur Pharmanatur.
Il n'y a que trois espèces de Neoboletus Europe en tout. On écarte déja flavosanguineus, auparavant dans les Cyanoboletus, et qui est assez bien caractérisé. On se retrouve donc avec deux espèces, notre bon vieux Bolet à pied rouge, et le machin qui ressemble beaucoup au Bolet à pied rouge mais qui semble plus prompt à être décoloré et à venir sous feuillus thermophiles, on peut l'appeler le Bolet à pied jaune. J'utilise des noms vernaculaires ici pour la suite car les noms binominaux commencent à porter à confusions selon l'interprétation.
Alors c'est beaucoup plus complexe que ça et je fait des raccourcis, mais pour le Bolet à pied rouge, actuellement trois noms se battent pour devenir son nom légitime : erythropus, luridiformis et praestigiator. Même si beaucoup s'accordent pour dire que luridiformis est dépassé. C'est question de se mettre d'accord sur l'interprétation de l'auteur et la priorité car certaines descriptions pourraient mieux convenir à Suillellus queletii. Mais moi-même j'aurais du mal à expliquer l'entièreté de la situation en détails.
Paradoxalement la taxonomie a (pour l'instant) l'air plus stable du côté de xanthopus, il y a eu durant un moment un doute sur sa synonymie avec ce qu'on appelait le "Bolet jonquille", qui ressemble à un Bolet à pied rouge entièrement jaune, sous différents taxons : Sutorius junquilleus, Neoboletus junquilleus, etc. On le considérait comme une espèce indépendante mais il y a finalement eu confirmation que ce n'etait qu'un forme du Bolet à pied rouge, qu'on renommera Neoboletus luridiformis var. pseudosulphureus ou Neoboletus praestigiator var. pseudosulphureus, au choix selon ce qu'on pense du débat actuel du nom binomial du Bolet à pied rouge, il me semble que ça n'a pas été fait pour le taxon erythropus.
Donc pour résumer on a deux espèces, plus une forme auparavant considérée comme une espèce :
Bolet à pied rouge, le classique que tout le monde connait : N. luridiformis ? erythropus ? praestigiator ?
Bolet à pied jaune, le sosie qui a l'air semi décoloré, mais qui est bien une espèce différente : N. xanthopus, à priori
Bolet jonquille, la forme autrefois considérée comme indépendante, qui est entièrement décolorée : N. luridiformis ? praestigiator ? var. pseudosulphureus
À noter egalement que xanthopus a aussi une forme entièrement décolorée, sans nom.
Il n'y a que trois espèces de Neoboletus Europe en tout. On écarte déja flavosanguineus, auparavant dans les Cyanoboletus, et qui est assez bien caractérisé. On se retrouve donc avec deux espèces, notre bon vieux Bolet à pied rouge, et le machin qui ressemble beaucoup au Bolet à pied rouge mais qui semble plus prompt à être décoloré et à venir sous feuillus thermophiles, on peut l'appeler le Bolet à pied jaune. J'utilise des noms vernaculaires ici pour la suite car les noms binominaux commencent à porter à confusions selon l'interprétation.
Alors c'est beaucoup plus complexe que ça et je fait des raccourcis, mais pour le Bolet à pied rouge, actuellement trois noms se battent pour devenir son nom légitime : erythropus, luridiformis et praestigiator. Même si beaucoup s'accordent pour dire que luridiformis est dépassé. C'est question de se mettre d'accord sur l'interprétation de l'auteur et la priorité car certaines descriptions pourraient mieux convenir à Suillellus queletii. Mais moi-même j'aurais du mal à expliquer l'entièreté de la situation en détails.
Paradoxalement la taxonomie a (pour l'instant) l'air plus stable du côté de xanthopus, il y a eu durant un moment un doute sur sa synonymie avec ce qu'on appelait le "Bolet jonquille", qui ressemble à un Bolet à pied rouge entièrement jaune, sous différents taxons : Sutorius junquilleus, Neoboletus junquilleus, etc. On le considérait comme une espèce indépendante mais il y a finalement eu confirmation que ce n'etait qu'un forme du Bolet à pied rouge, qu'on renommera Neoboletus luridiformis var. pseudosulphureus ou Neoboletus praestigiator var. pseudosulphureus, au choix selon ce qu'on pense du débat actuel du nom binomial du Bolet à pied rouge, il me semble que ça n'a pas été fait pour le taxon erythropus.
Donc pour résumer on a deux espèces, plus une forme auparavant considérée comme une espèce :
Bolet à pied rouge, le classique que tout le monde connait : N. luridiformis ? erythropus ? praestigiator ?
Bolet à pied jaune, le sosie qui a l'air semi décoloré, mais qui est bien une espèce différente : N. xanthopus, à priori
Bolet jonquille, la forme autrefois considérée comme indépendante, qui est entièrement décolorée : N. luridiformis ? praestigiator ? var. pseudosulphureus
À noter egalement que xanthopus a aussi une forme entièrement décolorée, sans nom.
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Personnellement, je ne consulte plus IF depuis la découverte de grosses c... approuvées par Paul Kirk, le gérant du site.
Pour la synonymie des innombrables taxons autour de Boletus erythropus/junquileus, il faut rester prudent. Personnellement, dans ce groupe , je privilégie les acceptations qui regroupent et pas celles qui émiettent ; et cela en raison de ma petite expérience terrain de cette "espèce" très fréquente chez moi.
Pour la synonymie des innombrables taxons autour de Boletus erythropus/junquileus, il faut rester prudent. Personnellement, dans ce groupe , je privilégie les acceptations qui regroupent et pas celles qui émiettent ; et cela en raison de ma petite expérience terrain de cette "espèce" très fréquente chez moi.
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22 mars 2025, 11:44Fifi a écrit : Bref... il faut toujours rester prudent avec Indexfungorum pour ces questions de synonymies.À qui le dis-tu, ça fait des années qu'on se débat avec leurs incohérences, toutefois... comme le dit aussi Régis, ceci dit, l'IF a l'immense mérite d'exister. Mais pour s'en servir (je le fais tous les jours car on y trouve quand même des quantités remarquables d'informations)...
Il faut être prudent, et même souvent dubitatif, sans pour autant jeter le bébé avec l'eau du bain.
Jplm
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Sur les questions nomenclaturales, cela me dépasse. Lorsque je lis la note en fin d'ouvrage du dernier GEPR, je me dis qu'il faut juste rester patient jusqu'à ce que cela soit clarifié.
Par contre à propos des formes et variétés intermédiaires, le sujet m'intéresse beaucoup plus. L'existence de telles variations intermédiaires entre des espèces témoigne de la continuité de l'évolution. J'ignore si cela a été étudié dans le domaine de la mycologie, mais j'ai tendance à assimiler cela au phénomène évolutif du type cercle d'espèce ou variation clinale que j'ai plusieurs fois évoqué sur le forum à propos de la notion d'espèce.

Par contre à propos des formes et variétés intermédiaires, le sujet m'intéresse beaucoup plus. L'existence de telles variations intermédiaires entre des espèces témoigne de la continuité de l'évolution. J'ignore si cela a été étudié dans le domaine de la mycologie, mais j'ai tendance à assimiler cela au phénomène évolutif du type cercle d'espèce ou variation clinale que j'ai plusieurs fois évoqué sur le forum à propos de la notion d'espèce.
21 mars 2025, 09:36Castor74 a écrit : (...) je me demande comment vous faites pour y voir des différences entre le bleu et le rouge, en haut ou en bas, ou au milieu ou dans le chapeau (...)Ah !? Évidemment, si tu ne vois pas de différence entre le bleu et le rouge, je comprends que tu aies du mal. Mais alors, comment fais-tu pour reconnaître les russules à chapeau bleuté des russules à chapeau rouge ?

L'amanite phalloïde a mauvaise réputation.
C'est pourtant l'un des rares champignons qui soit capable d'abréger les souffrances des myopathes.
Pierre Desproges
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Oui Fouad, en effet, il y a rouge... et rouge.
Je me suis mal exprimé, sur les bolets. Comment observer ces couleurs rouges ou bleues, discrètes et disposées apparemment un peu aléatoirement et parfois peu ou pas visibles ? Vous y arrivez ?

Je me suis mal exprimé, sur les bolets. Comment observer ces couleurs rouges ou bleues, discrètes et disposées apparemment un peu aléatoirement et parfois peu ou pas visibles ? Vous y arrivez ?
http://www.francini-mycologie.fr/index.html • Myco-botaniste passionné! • Nikon D90 - F-S DX 18-200 mm f:3,5/5,6 G ED VRII - AF-S Nikkor 105 mm macro f:2.8 G ED - Micro Nikkor 60 mm f:2.8
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22 mars 2025, 16:23Castor74 a écrit : Oui Fouad, en effet, il y a rouge... et rouge.Si je dois donner un conseil pour ceux qui veulent comprendre les Xérocomoïdes, c'est d'attendre 5 min après la coupe le temps que le bleuissement arrive à son maximum, le rouge n'est généralement pas un changement de couleur mais la couleur de base de la chair. Quand tu dis rouge par exemple tu penses à quelle espèce ? Parceque oui par exemple pour subtomentosus on peut entendre dire que le bas du pied est rouge mais en réalité voir un soupçon de rose occupant la place de la moitié inférieure ou même de la base est suffisant, il faut accepter les couleurs données comme un spectre assez variable au niveau des coupes et imaginer à quoi elles ressemblent lorsqu'elles s'effacent et perdent en teintes. Mais ce n'est pas aléatoire, c'est plutôt 1 à 3 instances de changements de couleur à retenir pour chaque espèce, et savoir quelles couleurs sont importantes et lesquelles sont plus anectodiques, pour revenir sur l'exemple de subtomentosus, la chair peut bleuir légèrement au niveau du chapeau après 5min, mais pas tout le temps. Pour illustrer à quel point ça peut être subtil, mais tout en respectant le schéma de couleurs de base : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/ ... osus_9.jpg![]()
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