Champignon lignivore d'intérieur
Posté : 20 juin 2022, 11:08
Bonjour à tous,
Visitant une vieille maison restée inhabitée longtemps, je suis tombé sur un champignon qui a résisté à l'identification (malgré envoi d'un échantillon en labo), sans doute parce que le champignon est encore jeune. Après m'être replongé dans les clefs d'identification (passionnantes) que j'ai pu trouver (Identification key for European strand-forming house-rot fungi - HUCKFELDT (T.) & SCHMIDT (O.) par exemple), force est de reconnaître que je reste sans identification claire. Vos analyses m'intéresseraient beaucoup.
Contexte:
La maison est restée inhabitée pendant 10ans, et le champignon se situe dans 2 pièces (haut du RDC et bas du 1er) l'une au dessus de l'autre, très peu ventilées (conduit cheminée bouchée + double vitrage sans entrée d'air), et très humides, parce que c'est un pignon exposé au vent dominant, et fissuré. Les bois atteignaient 80% d'humidité quasiment partout. Les murs et boiseries atteints étaient couverts de plaques de polystyrène de 10mm environ, enchâssées entre des tasseaux bois, le tout recouvert de plaque d'aggloméré. En dessous de cet habillage", le champignon courait en mycélium blanc plutôt fin, sur environ 1m50 en dessous du foyer principal, et environ 2m au-dessus, principalement le long des tasseaux ou sur la pierre ou l'enduit (dans l'obscurité totale donc, aucune manifestation "extérieure"). Au total je pense qu'il s'étendait sur environ 5 ou 6m2 (si je compte large), partout dans une humidité très forte.
Observations
Dans une très grande partie, le "mycélium" est très fin, et semble sécher très vite lorsqu'il est mis à nu et partir en poussière ensuite au toucher. Dans une petite partie, il est plus développé (voir photo où l'on voit les 2 poutres par exemple, et le champignon sur la pierre), et en "séchant" il reste souple, un peu comme des filaments de "gomme".
Je n'ai pas l'oeil d'un expert, mais je n'ai trouvé nulle part ce qui pourrait ressembler à une fructification: uniquement du mycelium blanc, courant sur les bois ou sur le mur, notamment entre l'enduit (vieil enduit chaux?) et la pierre, et des bois plus ou moins dégradés (parquet, plinthe, muralière notamment), mais rien de catastrophique en termes de dommages (pas comme une mérule qui aurait tout détruit). Je n'ai pas non plus identifié ce qui ressemblerait à de la "pourriture cubique": les pièces de bois sont dégradées, tombent en poussières sur certaines parties, mais sans l'apparence d'une pourriture cubique pour un non expert que je suis. C'est essentiellement du feuillu: parquet en châtaigner je pense, et poutres en feuillu non identifié. Il y a par contre de la pourriture fibreuse je pense. Pour être complet, j'ajouterais qu'il y avait une très forte présence de petites vrillettes, et plusieurs fourmilières dans le bois attaqué.
Je précise qu'un expert est passé, et il m'a dit considérer que cela n'etait pas de la mérule, notamment parce que le niveau d'humidité mesuré dans le bois était trop important et que le mycelium était trop "clairsemé", qu'il n'y avait pas de pouriture cubique, mais par contre il n'était pas en mesure d'identifier le champignon.
3 échantillons envoyés en laboratoire n'ont rien donné: il n'y avait pas assez de signe caractéristique pour évoquer un diagnostique, mais le labo évacuait lui-aussi la mérule qui aurait été plus caractéristique.
Ouverture
Je me rends bien compte que si le labo et un "expert" (ce n'était pas un mycologue plutôt un expert en traitement) n'ont pas réussi une identification malgré un accès sur place et des prélèvements, je vous lance un défi bien compliqué... Néanmoins vos analyses et commentaires m'intéressent, notamment la méthode qui permettrait d'aller plus loin. J'ai encore accès à la maison, et je suis un peu frustré de rester sans identification.
A ce stade je pensais à un Donkioporia Expensa, mais bon sans carpophore c'est plus par élimination/probabilité qu'une identification véritable...
Merci d'avance de vos lumières, questions, réflexions...
Visitant une vieille maison restée inhabitée longtemps, je suis tombé sur un champignon qui a résisté à l'identification (malgré envoi d'un échantillon en labo), sans doute parce que le champignon est encore jeune. Après m'être replongé dans les clefs d'identification (passionnantes) que j'ai pu trouver (Identification key for European strand-forming house-rot fungi - HUCKFELDT (T.) & SCHMIDT (O.) par exemple), force est de reconnaître que je reste sans identification claire. Vos analyses m'intéresseraient beaucoup.
Contexte:
La maison est restée inhabitée pendant 10ans, et le champignon se situe dans 2 pièces (haut du RDC et bas du 1er) l'une au dessus de l'autre, très peu ventilées (conduit cheminée bouchée + double vitrage sans entrée d'air), et très humides, parce que c'est un pignon exposé au vent dominant, et fissuré. Les bois atteignaient 80% d'humidité quasiment partout. Les murs et boiseries atteints étaient couverts de plaques de polystyrène de 10mm environ, enchâssées entre des tasseaux bois, le tout recouvert de plaque d'aggloméré. En dessous de cet habillage", le champignon courait en mycélium blanc plutôt fin, sur environ 1m50 en dessous du foyer principal, et environ 2m au-dessus, principalement le long des tasseaux ou sur la pierre ou l'enduit (dans l'obscurité totale donc, aucune manifestation "extérieure"). Au total je pense qu'il s'étendait sur environ 5 ou 6m2 (si je compte large), partout dans une humidité très forte.
Observations
Dans une très grande partie, le "mycélium" est très fin, et semble sécher très vite lorsqu'il est mis à nu et partir en poussière ensuite au toucher. Dans une petite partie, il est plus développé (voir photo où l'on voit les 2 poutres par exemple, et le champignon sur la pierre), et en "séchant" il reste souple, un peu comme des filaments de "gomme".
Je n'ai pas l'oeil d'un expert, mais je n'ai trouvé nulle part ce qui pourrait ressembler à une fructification: uniquement du mycelium blanc, courant sur les bois ou sur le mur, notamment entre l'enduit (vieil enduit chaux?) et la pierre, et des bois plus ou moins dégradés (parquet, plinthe, muralière notamment), mais rien de catastrophique en termes de dommages (pas comme une mérule qui aurait tout détruit). Je n'ai pas non plus identifié ce qui ressemblerait à de la "pourriture cubique": les pièces de bois sont dégradées, tombent en poussières sur certaines parties, mais sans l'apparence d'une pourriture cubique pour un non expert que je suis. C'est essentiellement du feuillu: parquet en châtaigner je pense, et poutres en feuillu non identifié. Il y a par contre de la pourriture fibreuse je pense. Pour être complet, j'ajouterais qu'il y avait une très forte présence de petites vrillettes, et plusieurs fourmilières dans le bois attaqué.
Je précise qu'un expert est passé, et il m'a dit considérer que cela n'etait pas de la mérule, notamment parce que le niveau d'humidité mesuré dans le bois était trop important et que le mycelium était trop "clairsemé", qu'il n'y avait pas de pouriture cubique, mais par contre il n'était pas en mesure d'identifier le champignon.
3 échantillons envoyés en laboratoire n'ont rien donné: il n'y avait pas assez de signe caractéristique pour évoquer un diagnostique, mais le labo évacuait lui-aussi la mérule qui aurait été plus caractéristique.
Ouverture
Je me rends bien compte que si le labo et un "expert" (ce n'était pas un mycologue plutôt un expert en traitement) n'ont pas réussi une identification malgré un accès sur place et des prélèvements, je vous lance un défi bien compliqué... Néanmoins vos analyses et commentaires m'intéressent, notamment la méthode qui permettrait d'aller plus loin. J'ai encore accès à la maison, et je suis un peu frustré de rester sans identification.
A ce stade je pensais à un Donkioporia Expensa, mais bon sans carpophore c'est plus par élimination/probabilité qu'une identification véritable...
Merci d'avance de vos lumières, questions, réflexions...