10 août 2020, 13:46gambr a écrit :
06 août 2020, 14:28Fifi a écrit :
Imagine si on applique ton raisonnement avec toutes les russules indiscernables sur le terrain sans avoir recours au microscope sous prétexte que l'on n'a pas l'outil ?
Immagina se tutti si mettessero a pubblicare specie, varietà e forme senza preoccuparsi molto di verificare la conspecificita con le più evidenti specie simili esistenti e se nessuno si preoccupasse (giustamente ) di fare chiarezza dopo, cosa succederebbe? E molto facile creare specie nuove e sbattersene delle verifiche scrupolose prima della pubblicazione! Oppure qualcuno sostiene la pubblicazione selvaggia? Al giorno d'oggi ad esempio ci si aspetta il confronto molecolare. Ricordo che M.Bon ha pubblicato Melanoleuca come acistidiata una specie che ha mostrato cistidi numerosi alla verifica dell'essiccatum. E scientifico questo? Io dico di no, e non è accettabile!
Imaginez si tout le monde commençait à publier des espèces, des variétés et des formes sans trop se soucier de vérifier la conspécificité avec les espèces similaires les plus évidentes existantes et si personne ne prenait la peine (à juste titre) de clarifier plus tard, que se passerait-il? Il est très facile de créer de nouvelles espèces et de ne pas donner beaucoup de contrôles scrupuleux avant publication! Ou est-ce que quelqu'un soutient la publication sauvage? De nos jours, par exemple, une comparaison moléculaire est attendue. Je me souviens que M. Bon a publié Melanoleuca comme acistidiata, une espèce qui a montré de nombreuses cystidies lorsque le desiccatum est vérifié. Est-ce scientifique? Je dis non et ce n'est pas acceptable!
Ciao
Gianni
Ici, je crois que Philippe essayait de mettre le doigt sur le problème des espèces cryptiques et semi-cryptiques. Les connaissances avancent avec la technologie. Il y a des espèces que l'on ne connaissait pas et ne soupçonnait même pas il ne fut que 10 ans auparavant. Prenons le cas des
Gyroporus. Dans le groupe de
Gyroporus cyanescens en Europe, seul le chef de file cité auparavant était reconnu. On lui attribuait parfois la
var. lacteus, mais beaucoup d'auteurs ne la citaient même pas. Cependant, avec la génétique, il s'est avéré qu'il y avait 4 espèces actuellement indifférenciables morphologiquement :
G. cyanescens,
G. pseudocyanescens,
G. lacteus et
G. pseudolacteus. C'est ce que l'on appelle des espèces cryptiques.
Le problème, c'est qu'il y en a un paquet. Est-ce que sous le prétexte qu'on ne sait les différencier avec la morphologie, on devrait les abandonner et ne pas les publier ? Il n'est pas impossible que l'on sache différencier par la suite les espèces avec la morphologie, mais que l'on manque simplement de connaissance.
Parfois, les espèces sont dites "semi-cryptiques". Il est très difficile de les différencier par la morphologie et parfois il est impossible de donner un nom précis sur des exemplaires. C'est le cas par exemple chez les
Puccinia du groupe de
graminis. Certaines sont indifférenciables à certains stades avec la morphologie. On peut aussi citer
Tricholoma terreum et
Tricholoma bonii, qui sont impossibles à différencier sur certains exemplaires.
Combien de fois découvre-t-on un nouveau critère d'identification encore inconnu pour un champignon ? C'est très fréquent. Parfois, c'est l'inverse, on découvre qu'un critère n'est pas différentiel pour des espèces. Exemple :
Lactifluus glaucescens et
L. piperatus, que l'on différenciait par la couleur du lait et des réactions macrochimiques. Il s'avère que seules l'observation des chéilocystides et du piléipellis sont suffisants pour les déterminer.
Cela n'est pas uniquement le cas chez les champignons. Chez les quasiment tous types d'organismes, il y a des espèces cryptiques.
Marcel Bon était un mycologue d'un autre temps, les moyens n'étaient pas les mêmes. Citer cet exemple n'est à mon avis pas très judicieux, car une erreur d'observation peut arriver à n'importe qui. La science est auto-correctrice et c'est bien pour cela que l'on a eu l'occasion de corriger cette erreur. Des erreurs, il y en a eu des centaines, voire des milliers dans l'histoire de la mycologie. Le seul moyen d'éviter que l'on ne publie pas d'erreurs, c'est de ne simplement rien publier.
En conclusion, la conspécifité n'était pas vue de la même manière à l'époque. De nos jours, il y a bien la génétique qui entre en jeu, mais de nombreux problèmes taxinomiques restent à résoudre. On peut citer le groupe de
Mycena pura, qui reste encore actuellement un mystère même avec la phylogénétique.