20 déc. 2020, 07:40Nommo a écrit :
Merci Daniel, je ne doutais pas de ta détermination.
Tu as raison, je n’ai jamais récolté H. tessulatus, ma connaissance de l’espèce est uniquement livresque. François
Bon Dimanche, François
C'est déjà beaucoup de connaître son existence ! Un passionné de mycologie doit parfois être un peu visionnaire, et l'on aiguise" les sens déterminateurs" aussi bien sur l'affutoir des tomes livresques que sur les microtomes, je viens de confirmer la micro... (pas de cheilos et spore conforme.............. on peut enlever le cf. dans le titre :)
J'ai mis notre article en ligne : La piste du « faux vrai Shimeji » conduit à une rarissime espèce de Bulliard !
http://enfantdesarbres.canalblog.com/ar ... 16183.html
En résumé :
- Chapeau : 4, 5 - 15 cm, hémisphérique ou un peu dissymétrique, blanchâtre à crème légèrement brunâtre, présentant souvent des marbrures au contour peu marqué, la marge étant plus pâle.
- Lames : adnées-arrondies au pied, blanchâtres, peu espacées à serrées.
- Chair : épaisse, blanche, odeur plus ou moins farineuse.
- Pied : 3-10 x 0,6 - 2 cm, central ou excentrique et souvent courbe quand il pousse à l'horizontale, égal ou quelque peu fusiforme, concolore ou presque blanc, pubescent à la base.
- Spores : largement ovoïdes à subglobuleuses, 4-5 x 3,5-4 µm.
- Vient en troupes en automne sur les troncs morts ou vivants de divers feuillus (surtout Fagus et Acer). Zone tempérée de l'hémisphère nord. Bon comestible. Cultivé sous les noms de Hon-Shimeji ou Takara-Shimeji (Takara = trésor, N.D.T.). Se distingue de Hypsizygus ulmarius (Bull. : Fr.) Redhead par les marbrures qui ornent le plus souvent le chapeau, et par une spore inférieure à 5 pm. H. ulmarius possède un chapeau blanchâtre à brunâtre, plus ou moins craquelé, et une spore supérieure à 5 pm.
Le genre Hypsizygus a été créé par Singer en 1947 pour y verser les Tricholomataceae s'éloignant :
1) des Lyophyllum par l'absence de granulations sidérophiles dans les basides et de pigment incrustant ;
2) des Clitocybe par les lames non décurrentes, l'habitat lignicole et la forme des spores ;
3) des Tricholoma par l'habitat lignicole et le stipe non central ;
4) des Pleurotus par les lames non décurrentes, l'absence de cheilocystides et la forme des spores.
alors que les Lyophyllum sont plutôt terrestres. Les Hypsizygus seraient ainsi plus proches des Pleurotes par leur habitat.
En remontant à l'origine de cette stirpe passablement confuse, on trouve un
Agaricus tessellatus décrit en 1791, d'Europe, par Bulliard, dans « Histoire des champignons». Le basionyme est accompagné d'une planche en couleurs (513, 1), avec la légende suivante:
« Cet Agaric se trouve en automne sur de vieilles poutres de chêne et quelquefois aussi sur de vieux troncs de pommier. Il est très agréable au goût et à l'odorat, mais un peu coriace . »
Fries le transforme en Pleurotus tessulatus (Systema mycologicum, 1821). Persoon, dans Mycologia europaea (1825), cite les deux taxons Agaricus tessellatus Bull. et
Pleurotus tessulatus Fr., avec les descriptions originales, sans autres annotations ni commentaires,.
En 1872, Peck décrit une forme plus pâle sous le nom d'Agaricus marmoreus. Ricken (1915) cite tessulatus comme une simple variété de ulmarius. Kühner et Romagnesi (1953) évoquent tessulatus dans une note à propos d'
ulmarius.
Après la création du genre Hypsizygus par Singer en 1947, Bigelow transfére dans le nouveau genre le taxon de Peck, qui devient ainsi
Hypsizygus marmoreus (Peck) Bigelow. Moser (1978) donne deux espèces dans le genre Hypsizygus, tessulatus (Bull.) Sing. et circinans (Fr.) Sing., différant par l'ornementation du chapeau, la couleur et l'insertion des lames (légèrement décurrentes pour circinans). Watling et Gregory (1989) retiennent dans le genre Hypsizygus ulmarius et H. tessulatus, divergents par leurs dimensions, l'odeur et l'ornementation de la surface piléique. Sur ce dernier point, Redhead (1986), souligne que l'ornementation « tesselée » de l'espèce est innée, très nette même sur les exemplaires jeunes, alors que pour ulmarius au contraire, une cuticule entière au départ se dissocie parfois en aréoles avec la croissance. Redhead sépare donc les deux espèces d'après l'ornementation piléique et les dimensions différentes des spores.
Pour Stamets, Hypsizygus tessulatus est synonyme à la fois de Hypsizygus marmoreus et de Pleurotus elongatipes, que les Américains appellent « the Long Footed Oyster Mushroom ( le Pleurote en huître à long pied) (Redhead 1986). Stamets ajoute que « en raison de la confusion associée au nom d'espèce H. tessulatus, les mycologues japonais préfèrent utiliser le nom taxonomiquement plus clair de H. marmoreus (Peck) Bigelow ».