Champis.net

Salut à tous,

avant de vous montrer le champignon, un élément microscopique caractéristique...

Bonjour,
des soies en étoile (astérophyses)?

Non, Montama. Ces éléments particuliers sont observés sur les cordons mycéliens et à la base du pied de ces champignons.

Bonjour Fifi,

Une Stropharia ?

Réponse en image...

Le genre étant trouvé, reste à déterminer l'espèce et identifier ce que l'on voit sur ces photos micro.

Salut,
C'est des cristaux calcaires sur la première photo ?

La structure interne fait penser à des poils.

Stropharia inuncta.

01 sept. 2024, 18:27Fouad a écrit :

C'est des cristaux calcaires sur la première photo ?

Ce sont des cellules particulières d'où partent plusieurs petites branches recouvertes de calcium.
La première photo montre une vue d'ensemble, préparation réalisée à partir d'un prélèvement sur un cordon mycélien. Le mycélium est couvert de ces cellules hérissées.
La seconde photo montre une cellule en gros plan.
Très fragiles, on retrouve ces "petites branches" éparpillées dans le milieu d’observation après avoir écrasé un peu plus la préparation.

01 sept. 2024, 20:02Nommo a écrit :

Stropharia inuncta.

Non, ce n'est pas S. inuncta

Acanthocytes tueurs de vers.

01 sept. 2024, 20:55Richmond63 a écrit :

Acanthocytes tueurs de vers.

Tout à fait Richard. Cette récolte fit l'objet d'un petit article dans notre bulletin 2024 de la F.A.M.O. (Fédération des Associations Mycologiques de l'Ouest).

Extrait :

Visibles sur les cordons mycéliens et la base du pied, ces cellules se développent à partir des hyphes végétatives. Elles se composent d’un élément central hérissé de fines aiguilles couvertes d’une pellicule cristalline les rendant piquantes et tranchantes. Les acanthocytes recouvrent la surface du mycélium, telles les épines d’un cactus. Très fragiles, on retrouve ces aiguilles éparpillées dans le milieu d’observation.
Une étude de 2006 montre les blessures mortelles causées par les acanthocytes de Stropharia rugosoannulata sur des nématodes, vers microscopiques parasites de végétaux et animaux. Selon les auteurs de cette étude, S. rugosoannulata a la capacité d’attaquer, d’immobiliser et de tuer les nématodes grâce à ces acanthocytes. En laboratoire, ils ont observé une croissance accélérée du mycélium, accompagnée d’une forte augmentation des acanthocytes, dans un milieu riche en nématodes (eux-mêmes rapidement décimés par le champignon) ce qui suggère, selon eux, que le champignon se nourrit de cette microfaune pour obtenir un apport en azote nécessaire à sa survie.

Voici les autres caractères microscopiques relevés :
Spores amygdaliformes (7,2) 7,4 - 8,8 (9,8) × (4,2) 4,4 - 5,1 (5,9) μm. Moy. 8,1 × 4,7 μm.
Q = (1,5) 1,6 - 1,8 (1,9), Qm = 1,71
Arête des lames stérile, nombreuses cheilocystides capitées.
Chrysocystides éparses, uniquement sur la face des lames.

Il vous reste à identifier l'espèce.

Stropharia pseudocyanea.

Très intéressant. Voilà pourquoi la mycologie m'intéresse ! Merci Fifi ;)

De rien, c'est un plaisir de partager ce que j'ai eu le plaisir de découvrir à travers cette récolte.

Pour plus de détails, voir la publication :
Luo H., Li X., Pan Y., Zhang K. 2006 — Acanthocytes of Stropharia rugosoannulata function as a nematode-attacking device.

Ou encore cette belle fiche de Patrice Tanchaud sur MycoCharentes : Acanthocyte.

Et pour conclure, oui, il s'agit bien de Stropharia pseudocyanea.