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Nos guides et sites de référence ne font jamais mention d'une possible confusion entre Phaeophyscia orbicularis et Physconia grisea. Pourtant devinez lequel je vous présente ici, en version thalle sec et thalle humide ...
Modifié en dernier par Cécile le 06 juin 2021, 12:05, modifié 1 fois.
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Ghislaine, tu me fais plaisir ! Les arbres de Limoges portent une forme miniaturisée de Physconia grisea extrêmement difficile à distinguer de Phaeophyscia orbicularis : même disposition en rosettes ou en populations gazonnantes, mêmes lobes de très petite taille avec des rhizines simples dépassant des bords, même couleur grise verdissant au contact de l'eau, même fréquence des apothécies (j'ai triché en produisant un Phaeophyscia orbicularis couvert d'apothécies, mais j'ai observé des Physconia grisea aussi abondamment fertiles) ...
En fait, seul le caractère Pruine sur les lobes fait la différence entre les deux espèces. C'est dingue, non ?
Peut-être que la forme miniaturisée de Physconia grisea est spécifiquement limougeaude, et absente partout ailleurs. Peut-être est-ce une forme typiquement citadine, jusqu'ici passée inaperçue. On manque cruellement d'observations à ce sujet ...
En fait, seul le caractère Pruine sur les lobes fait la différence entre les deux espèces. C'est dingue, non ?
Peut-être que la forme miniaturisée de Physconia grisea est spécifiquement limougeaude, et absente partout ailleurs. Peut-être est-ce une forme typiquement citadine, jusqu'ici passée inaperçue. On manque cruellement d'observations à ce sujet ...
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04 juin 2021, 08:48Arnaud D. a écrit : Les Physconia grisea que tu observes Cécile n'ont pas l'air d'être en formeEh bien figure-toi que c'est plutôt le Phaeophyscia orbicularis qui risque d'être parasité par Buelliella physciicola, car certains thalles sont constellés de point noirs. Un de ces jours j'essaierai de voir ça de plus près ...
En as tu prélevé pour regarder s'il n'y avait pas un parasitisme ?
Mes Physconia grisea miniaturisés, eux, sont nombreux et en pleine forme. Ils ont toute chance d'appartenir à une nouvelle espèce (alors j'insisterai auprès du Muséum pour qu'on l'appelle Physconia delhoumi ) ou du moins à une forme urbaine qui n'aurait pas encore été repérée : confondue systématiquement avec Phaeophyscia orbicularis, peut-être ?
04 juin 2021, 19:12Cécile a écrit : Eh bien figure-toi que c'est plutôt le Phaeophyscia orbicularis qui risque d'être parasité par Buelliella physciicola, car certains thalles sont constellés de point noirs. Un de ces jours j'essaierai de voir ça de plus près ...On trouve aussi (plus ou moins facilement) Arthonia phaeophysciae sur Phaeophyscia orbicularis.
Il se présente sous la forme de grosses galles noires sur la face supérieure. Il me semble plus agressif que Buelliella physciicola ce qui le rendrait plus facilement observable.
04 juin 2021, 19:12Cécile a écrit : Mes Physconia grisea miniaturisés, eux, sont nombreux et en pleine forme. Ils ont toute chance d'appartenir à une nouvelle espèce (alors j'insisterai auprès du Muséum pour qu'on l'appelle Physconia delhoumi ) ou du moins à une forme urbaine qui n'aurait pas encore été repérée : confondue systématiquement avec Phaeophyscia orbicularis, peut-être ?Il faudrait bien observer différents thalles sous la bino et vérifier la forme des rhizines, la couleur de la médulle et sa réaction aux divers produits chimiques etc...
Il me semble aussi que la disposition des hyphes dans le cortex via une observation au microscope est un critère qui est beaucoup utilisé dans le genre Physconia, au moins pour certaines espèces difficiles à différencier sous la bino.
Arnaud Delhoume
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Merci Arnaud pour les indications sur les parasites sur Phaeophyscia orbicularis. Décidément, cette espèce est une vraie HLM !
Pour les différentes espèces de Physconia, j'ai consulté mes trois seules sources : le guide Belin, le site de l'AFL et le site Lichens Maritimes.
J'ai relevé dix espèces, mais j'en écarte huit :
P. detersa et P. perisidiosa : ils ont des soralies marginales
P. distorta et P. venusta : ils ont des apothécies à marge proliférante
P. subaquila et P. subpulverulenta : ils ne sont pas sorédiés
P. servitii : il porte des cils marginaux
P. enteroxhanta : il possède une médulle jaune, et j'ai vérifié ce caractère dès le début de mes observations
Il ne reste plus que P. muscigena (dont les rhizines sont abondamment ramifiées) et P. grisea (pour lequel on a déjà répertorié deux sous-espèces).
Moralité : je vais détacher plusieurs thalles de leur substrat et observer les rhizines les plus éloignées de la marge. Si elles sont très ramifiées, je m'inclinerai devant Physconia muscigena, même si l'aspect général ne correspond pas très bien. Si elles restent simples ou peu ramifiées, ce sera probablement une nouvelle sous-espèce de P. grisea, et je passerai la main aux chercheurs dont les labos sont mieux équipés que mon appartement de 42 mètres carrés.
Pour les différentes espèces de Physconia, j'ai consulté mes trois seules sources : le guide Belin, le site de l'AFL et le site Lichens Maritimes.
J'ai relevé dix espèces, mais j'en écarte huit :
P. detersa et P. perisidiosa : ils ont des soralies marginales
P. distorta et P. venusta : ils ont des apothécies à marge proliférante
P. subaquila et P. subpulverulenta : ils ne sont pas sorédiés
P. servitii : il porte des cils marginaux
P. enteroxhanta : il possède une médulle jaune, et j'ai vérifié ce caractère dès le début de mes observations
Il ne reste plus que P. muscigena (dont les rhizines sont abondamment ramifiées) et P. grisea (pour lequel on a déjà répertorié deux sous-espèces).
Moralité : je vais détacher plusieurs thalles de leur substrat et observer les rhizines les plus éloignées de la marge. Si elles sont très ramifiées, je m'inclinerai devant Physconia muscigena, même si l'aspect général ne correspond pas très bien. Si elles restent simples ou peu ramifiées, ce sera probablement une nouvelle sous-espèce de P. grisea, et je passerai la main aux chercheurs dont les labos sont mieux équipés que mon appartement de 42 mètres carrés.
Bonjour Cécile,
Tu peux aussi ajouter sur la ligne de Physconia distorta et subvenusta qu'ils ne sont jamais sorédiés.
Pour Physconia muscigena, l'espèce est pour le moment considérée comme muscicole (sur mousse recouvrant la terre ou la roche), plus rarement terricole.
D'après le Catalogue de C. Roux, les anciennes mentions de cette espèce sur mousse sur tronc de feuillus sont douteuses et n'ont jamais pu être confirmées car aucune récolte.
C'est surtout avec P. enteroxantha, P. perisidiosa et P. detersa que les confusions sont les plus probables sur le terrain. Voici un autre caractère que je trouve très important et que tu peux ajouter à ceux que tu as cité : Ils possèdent des rhizines squarreuses (parfois des rhizines simples au niveau de la marge !), donc avec un aspect très ramifié.
Tu peux aussi ajouter sur la ligne de Physconia distorta et subvenusta qu'ils ne sont jamais sorédiés.
Pour Physconia muscigena, l'espèce est pour le moment considérée comme muscicole (sur mousse recouvrant la terre ou la roche), plus rarement terricole.
D'après le Catalogue de C. Roux, les anciennes mentions de cette espèce sur mousse sur tronc de feuillus sont douteuses et n'ont jamais pu être confirmées car aucune récolte.
C'est surtout avec P. enteroxantha, P. perisidiosa et P. detersa que les confusions sont les plus probables sur le terrain. Voici un autre caractère que je trouve très important et que tu peux ajouter à ceux que tu as cité : Ils possèdent des rhizines squarreuses (parfois des rhizines simples au niveau de la marge !), donc avec un aspect très ramifié.
Arnaud Delhoume
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07 juin 2021, 10:34Arnaud D. a écrit : C'est surtout avec P. enteroxantha, P. perisidiosa et P. detersa que les confusions sont les plus probables sur le terrain. Voici un autre caractère que je trouve très important et que tu peux ajouter à ceux que tu as cité : Ils possèdent des rhizines squarreuses (parfois des rhizines simples au niveau de la marge !), donc avec un aspect très ramifié.Oui j'avais vu que P. muscigena poussait plutôt sur la mousse ou à la rigueur le sol, mais je ne savais pas si c'était une propriété distinctive. On a bien vu des Evernia prunastri sur des rochers
Dès le début j'ai écarté P. enteroxantha car la médule de mes Physconia "cf grisea" est nettement blanche, même pas jaunâtre.
Je ne sais pas trop ce que vaut le critère "soralies marginales / soralies faciales" dans la distinction avec P. perisidiosa et P. detersa. C'est là que le degré de raification des rhizines vers le centre du thalle prendra toute son importance.
Je crois que P. perisidiosa est ainsi nommé car il est couvert d'isidies ... je peux me tromper mais je n'ai pas observé d'isidies sur mes Physconia "cf grisea" : penses-tu que ce soit un autre point à vérifier ?
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