Microscopie des russules
Pour les questions, les techniques, astuces, ... en microscopie et réactifs chimiques.
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Voici comme promis (pour Chapolin, entre autres), un petit topo pour l'étude microscopique des russules.
Tout d'abord, les spores. On prendra la précaution de faire une sporée afin de pouvoir mesurer des spores mûres. On ne mesure traditionnellement que le contour de la spore et pas les ornementations, ces dernières feront l'objet d'autres mesures. Il faudra éliminer les plus petites et les plus grandes spores, et faire une moyenne sur à peu près 10 ou 20 spores. Ne vous focalisez pas sur un micron de différence, c'est insignifiant et si vous regardez dans la littérature, les dimensions sporales varient de toute façon d'une description à une autre. Il est toujours amusant de constater des mesures de spores qui vont jusqu'à la deuxième décimale... Par ailleurs, il faut bien évidemment décrire les ornementations, leur hauteur, si elles sont isolées, reliées par de fins connexifs, ou zébrées, cristulées, etc. Le vocabulaire est très spécialisé et précis. L'aspect de la plage supra-apiculaire peut aussi avoir son importance. Certaines spores signent l'espèce sans même la voir, comme par exemple melliolens.
L'observation des spores se fera au réactif de Melzer, afin de bien mettre en évidence les ornementations et le contour. Mesure avec l'objectif 100x avec huile d'immersion.
Pour l'observation de la cuticule (le "chevelu"), il y a plusieurs éléments à prendre en compte.
Tout d'abord, les dermatocystides. Celles-ci seront mises en évidence avec une solution de sulfovanilline ou, mieux, de sulfobenzaldéhyde, à préparer de façon extemporanée. Faire attention d'utiliser de l'acide sulfurique à 80%, pas moins. Une observation avec l'objectif 40x suffit. On notera leur nombre, leur forme, leur longueur, leur couleur (noirâtre plus ou moins foncé), et leurs septa.
Ensuite, les hyphes primordiales, à observer essentiellement chez les espèces douces. L'observation se fera, dans un premier temps, au rouge congo normal ou SDS. Ensuite, il faudra faire une nouvelle préparation à la fuchsine de Ziehl, dans le but de vérifier la présence d'incrustations acido-résistantes. Prélever un fin fragment de cuticule, le plonger dans une goutte de fuchsine, laisser trois ou quatre minutes, rincer ensuite à l'eau claire, et enfin observer dans une goutte d'acide chlorhydrique à 4% (pas plus!). Noter la taille et la répartition des gouttes acido-résistantes. Mesurer éventuellement la longueur des hyphes et le nombre de septa.
Enfin, les poils cuticulaires. Ceux-ci peuvent être de formes extrêmement différentes selon les espèces. Chez les griseineae, par exemple, ils seront souvent en chaînettes d'articles courts, parfois subsphériques. Chez les autres espèces, il faudra noter leur forme, leur taille, leur longueur, la forme de l'article terminal, la présence de diverticules (cupreineae), le nombre de septa ou leurs ramifications éventuelles, qui sont des détails cruciaux. Certaines espèces, comme olivacea, ne présentent qu'un type d'éléments dans la cuticule: uniquement des poils (cuticules "sans rien" de Blum).
Dans l'hyménium, il est parfois important de noter la forme et la longueur des basides. Chez les tenelleae, par exemple, les basides sont courtes, environ 50 microns. Par ailleurs, si vous suspectez d'avoir un jour affaire à une pseudointegra, n'utilisez pas de congo classique pour l'observation, car les basides de cette espèce sont entourées d'un manchon très spécifique qui sera dissous dans l'ammoniaque.
Tout d'abord, les spores. On prendra la précaution de faire une sporée afin de pouvoir mesurer des spores mûres. On ne mesure traditionnellement que le contour de la spore et pas les ornementations, ces dernières feront l'objet d'autres mesures. Il faudra éliminer les plus petites et les plus grandes spores, et faire une moyenne sur à peu près 10 ou 20 spores. Ne vous focalisez pas sur un micron de différence, c'est insignifiant et si vous regardez dans la littérature, les dimensions sporales varient de toute façon d'une description à une autre. Il est toujours amusant de constater des mesures de spores qui vont jusqu'à la deuxième décimale... Par ailleurs, il faut bien évidemment décrire les ornementations, leur hauteur, si elles sont isolées, reliées par de fins connexifs, ou zébrées, cristulées, etc. Le vocabulaire est très spécialisé et précis. L'aspect de la plage supra-apiculaire peut aussi avoir son importance. Certaines spores signent l'espèce sans même la voir, comme par exemple melliolens.
L'observation des spores se fera au réactif de Melzer, afin de bien mettre en évidence les ornementations et le contour. Mesure avec l'objectif 100x avec huile d'immersion.
Pour l'observation de la cuticule (le "chevelu"), il y a plusieurs éléments à prendre en compte.
Tout d'abord, les dermatocystides. Celles-ci seront mises en évidence avec une solution de sulfovanilline ou, mieux, de sulfobenzaldéhyde, à préparer de façon extemporanée. Faire attention d'utiliser de l'acide sulfurique à 80%, pas moins. Une observation avec l'objectif 40x suffit. On notera leur nombre, leur forme, leur longueur, leur couleur (noirâtre plus ou moins foncé), et leurs septa.
Ensuite, les hyphes primordiales, à observer essentiellement chez les espèces douces. L'observation se fera, dans un premier temps, au rouge congo normal ou SDS. Ensuite, il faudra faire une nouvelle préparation à la fuchsine de Ziehl, dans le but de vérifier la présence d'incrustations acido-résistantes. Prélever un fin fragment de cuticule, le plonger dans une goutte de fuchsine, laisser trois ou quatre minutes, rincer ensuite à l'eau claire, et enfin observer dans une goutte d'acide chlorhydrique à 4% (pas plus!). Noter la taille et la répartition des gouttes acido-résistantes. Mesurer éventuellement la longueur des hyphes et le nombre de septa.
Enfin, les poils cuticulaires. Ceux-ci peuvent être de formes extrêmement différentes selon les espèces. Chez les griseineae, par exemple, ils seront souvent en chaînettes d'articles courts, parfois subsphériques. Chez les autres espèces, il faudra noter leur forme, leur taille, leur longueur, la forme de l'article terminal, la présence de diverticules (cupreineae), le nombre de septa ou leurs ramifications éventuelles, qui sont des détails cruciaux. Certaines espèces, comme olivacea, ne présentent qu'un type d'éléments dans la cuticule: uniquement des poils (cuticules "sans rien" de Blum).
Dans l'hyménium, il est parfois important de noter la forme et la longueur des basides. Chez les tenelleae, par exemple, les basides sont courtes, environ 50 microns. Par ailleurs, si vous suspectez d'avoir un jour affaire à une pseudointegra, n'utilisez pas de congo classique pour l'observation, car les basides de cette espèce sont entourées d'un manchon très spécifique qui sera dissous dans l'ammoniaque.
http://www.francini-mycologie.fr/index.html • Myco-botaniste passionné! • Nikon D90 - F-S DX 18-200 mm f:3,5/5,6 G ED VRII - AF-S Nikkor 105 mm macro f:2.8 G ED - Micro Nikkor 60 mm f:2.8
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Merci beaucoup pour ce topo
Donc si j'ai bien compris il faut acides sulfurique et chlorhydrique, réactif de Melzer, vanilline, rouge congo et fuchsine de Ziehl. Que veut dire SDS ?
On peut utiliser la vanilline vulgaire du commerce ?
Pour l'acide sulfurique j'ai trouvé cette ressource intéressante : http://www.champignons-passion.be/Acide ... 002011.pdf
Pour cet acide il faut quand même faire super attention, avec mon fils de 5 ans dans l'appart je ne serais pas tranquille à moins d'investir dans une petite armoire fermée à clé dans mon garage. Pourtant l'acide sulfurique semble très très utile ...
L'utilisation de la la fuchsine de Ziehl est simple et l'acide chlorhydrique plus tranquille à manipuler ...
Donc si j'ai bien compris il faut acides sulfurique et chlorhydrique, réactif de Melzer, vanilline, rouge congo et fuchsine de Ziehl. Que veut dire SDS ?
On peut utiliser la vanilline vulgaire du commerce ?
Pour l'acide sulfurique j'ai trouvé cette ressource intéressante : http://www.champignons-passion.be/Acide ... 002011.pdf
Pour cet acide il faut quand même faire super attention, avec mon fils de 5 ans dans l'appart je ne serais pas tranquille à moins d'investir dans une petite armoire fermée à clé dans mon garage. Pourtant l'acide sulfurique semble très très utile ...
L'utilisation de la la fuchsine de Ziehl est simple et l'acide chlorhydrique plus tranquille à manipuler ...
Chapolin
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Bonjour à tous
La Fuchsine se périme t'elle?
Idem pour l'acide chlorhydrique ou sulfurique?
Quelqu'un aurait il des photos montrant les hyphes primordiales et les poils cuticulaires d'une Russule ( le top serait photos micro d'une Russula lepida mais photos d'une autre russule montrant microscopie de ses poils cuticulaires et de ses hyphes primordiales seraient également super) car je n'arrive pas à faire la différence.
Merci infiniment pour votre aide éventuelle
La Fuchsine se périme t'elle?
Idem pour l'acide chlorhydrique ou sulfurique?
Quelqu'un aurait il des photos montrant les hyphes primordiales et les poils cuticulaires d'une Russule ( le top serait photos micro d'une Russula lepida mais photos d'une autre russule montrant microscopie de ses poils cuticulaires et de ses hyphes primordiales seraient également super) car je n'arrive pas à faire la différence.
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Bonjour, tous les produits chimiques se périment. La fuchsine devient toute claire au bout d'un an, l'acide sulfurique devient noir et perd ses qualités. L'acide chlorhydrique, ça va encore… Le sulfate de fer devient friable, le gayac perd rapidement de ses qualités, il n'y a guère que le Melzer, la potasse, et quelques autres réactifs qui tiennent assez longtemps… Il faut en général renouveler tous les ans.
Pour les photos microscopiques, je n'en ai pas sous la main, mais il est possible d'en trouver facilement dans un ouvrage comme le Galli sur les russules par exemple.
Pour les photos microscopiques, je n'en ai pas sous la main, mais il est possible d'en trouver facilement dans un ouvrage comme le Galli sur les russules par exemple.
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Merci beaucoup pour votre réponse, je vais regarder celà.
Amicalement
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